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US Open : l’Italien Jannik Sinner s’adjuge son deuxième tournoi du Grand Chelem en battant l’Américain Taylor Fritz en finale

Il avait commencé l’US Open sur la pointe des pieds, il l’a terminé en beauté. L’Italien Jannik Sinner a été le facile vainqueur en finale, dimanche 8 septembre à New York, de l’Américain Taylor Fritz en trois manches (6-3, 6-4, 7-5) et en à peine deux heures seize de jeu.
Le numéro 1 mondial, secoué il y a un peu plus de deux semaines par la polémique née de la révélation de son blanchiment par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA) à la suite de deux contrôles positifs au mois de mars – finalement considérés comme liés à une contamination –, remporte ainsi son premier US Open, et le deuxième majeur de sa carrière, après l’Open d’Australie en janvier.
Lorsque l’ultime balle de Fritz s’est arrêtée dans le filet, Sinner a d’abord semblé plus soulagé qu’heureux. Bras levés, les yeux fermés, la tête renversée en arrière, puis un long regard vers son box avant de venir saluer son adversaire : l’Italien a probablement repensé aux remarques et aux critiques qui ont accompagné les révélations de l’ITIA, plusieurs joueurs dénonçant l’opacité du processus et le sentiment d’une justice antidopage à deux vitesses selon leur statut.
« Ça représente beaucoup pour moi, ces derniers temps n’ont pas été faciles. J’ai pu m’appuyer sur mon équipe chaque jour et sur ma famille. J’aime le tennis, mais je me rends compte aussi de l’importance de ce qu’il se passe hors des courts. Ma tante n’est pas bien en ce moment, je lui dédie mon titre. C’est une personne importante dans ma vie », a-t-il expliqué.
A l’instar d’Aryna Sabalenka chez les femmes, Sinner a donc remporté les deux majeurs sur dur de la saison – à 23 ans, il est le plus jeune joueur à réussir cette performance –, et confirmé sa mainmise sur le tennis mondial, alors que Carlos Alcaraz, vainqueur de Roland-Garros et de Wimbledon, avait été éliminé dès le deuxième tour du tournoi, et Novak Djokovic dès le troisième.
« Félicitations, Jannik ! Tu le mérites ! Profite du moment », l’a immédiatement félicité, sur la plate-forme X, Alcaraz, fair-play.
Implacable, Sinner n’a laissé aucune chance à Fritz qui rêvait de succéder à Andy Roddick, dernier Américain à soulever un trophée majeur chez les hommes (en 2003), dans un stade Arthur-Ashe parsemé de stars, comme la reine de la pop Taylor Swift et son compagnon, étoile du foot américain, Travis Kelce.
« Je sais que nous attendons un vainqueur depuis longtemps, alors je suis désolé de ne pas y être parvenu », s’est excusé devant le public Taylor Fritz, 12e mondial, en retenant ses larmes.
Dans cette finale, Jannik Sinner a très vite donné le ton en s’emparant du service adverse dès le premier jeu. Débreaké ensuite, il a conclu la première manche sur une nouvelle balle de break à 5-3, profitant d’une qualité insuffisante au service de Fritz (38 % de premières balles, douze fautes directes).
Sinner, maître dans l’échange, a réitéré au deuxième set en sautant sur sa première balle de break à 5-4, alors que l’Américain avait élevé son niveau de jeu (78 % de premières balles, sept fautes).
Le numéro 1 mondial, très propre (vingt et une fautes directes en tout), a effacé de manière impassible trois balles de break consécutives dès le premier jeu de la troisième manche. Il a toutefois été breaké (3-4), permettant à Fritz et au stade de s’enflammer quelques minutes. L’Américain a servi pour le set à 5-4 mais, comme insensible à la pression, Sinner a annulé le break et déroulé jusqu’à la victoire.
A New York, Sinner décroche son sixième titre de l’année – mieux que n’importe qui –, après l’Open d’Australie, Rotterdam, Halle, et les Masters 1000 de Miami et de Cincinnati. En outre, il est invaincu en finale cette saison.
« Mon année est incroyable. J’ai connu tellement de grosses victoires, déjà en Australie où je jouais très bien, ce qui m’a donné de la confiance jusqu’à aujourd’hui. Je peux encore améliorer des choses. Il faut travailler pour les titres, j’ai hâte de continuer ce processus », a-t-il lâché après sa victoire.
Depuis 2017 et la victoire de Rafael Nadal, aucun numéro 1 mondial ne s’était imposé à Flushing Meadows chez les hommes. Sinner devient le premier Italien à soulever le trophée à New York ; et l’horizon semble dégagé.
Le Monde avec AFP
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